Différences entre balatum et lino : guide de choix professionnel

Nous recevons régulièrement des questions sur le choix du revêtement de sol pour des projets de rénovation ou de construction. Parmi les termes qui reviennent souvent, balatum et lino créent une confusion bien compréhensible. Ces deux appellations désignent pourtant des produits très différents, tant par leur composition que par leurs performances. Nous allons clarifier ces distinctions pour vous aider à faire le bon choix selon vos besoins réels.

Le balatum, dont le nom est pratiquement tombé en désuétude, désignait historiquement un revêtement vinyle économique commercialisé dans les années 1960-1980. Ce produit bon marché était constitué d’une couche de PVC relativement fine, imprimée puis vernie. Sa durée de vie limitée et ses performances médiocres expliquent pourquoi nous ne le recommandons plus aujourd’hui. De manière concrète, ce type de sol se détériorait rapidement dans les zones de passage intensif.

Les caractéristiques techniques qui les séparent

Le linoléum moderne présente une composition naturelle remarquable qui le distingue radicalement des anciens balatums. Fabriqué à partir d’huile de lin, de résines naturelles, de farine de bois et de pigments minéraux, il constitue un matériau écologique de premier ordre. Cette formulation lui confère des propriétés antibactériennes intrinsèques, sans ajout de traitement chimique. Nous avons constaté sur le terrain que cette caractéristique se maintient durant toute la vie du produit, ce qui représente généralement 25 à 40 années d’utilisation.

La structure du linoléum diffère fondamentalement de celle des sols vinyles basiques. Son épaisseur varie entre 2 et 4 millimètres, avec une couleur qui traverse toute la masse du matériau. Cette particularité signifie que les rayures superficielles restent discrètes, contrairement aux revêtements imprimés en surface. Les professionnels apprécient particulièrement cette résilience dans les établissements recevant du public.

Pour évaluer la robustesse d’un revêtement, nous vous conseillons de consulter le classement UPEC qui vous guidera dans votre choix. Ce système de classification mesure la résistance à l’usure, au poinçonnement, à l’eau et aux agents chimiques. Le linoléum obtient généralement des notes élevées, particulièrement en usure et en poinçonnement.

Les domaines d’application recommandés

Nous orientons systématiquement nos lecteurs vers des solutions adaptées à leur contexte d’usage. Le linoléum s’impose dans les environnements professionnels exigeants : hôpitaux, cliniques, établissements scolaires, bureaux à fort trafic. Ses qualités hygiéniques naturelles répondent aux normes sanitaires les plus strictes, notamment dans les blocs opératoires et les laboratoires pharmaceutiques. Les établissements scolaires l’adoptent massivement depuis une quinzaine d’années pour ses performances acoustiques et sa facilité d’entretien.

Les espaces résidentiels bénéficient également des atouts du linoléum, particulièrement dans les pièces de vie comme les cuisines et les séjours. Nous déconseillons pourtant son installation dans les salles de bains et les buanderies, où l’humidité permanente peut altérer le support et créer des gonflements. Pour ces zones spécifiques, les revêtements vinyles présentent des avantages intéressants grâce à leur imperméabilité totale.

La palette esthétique disponible aujourd’hui dépasse largement les motifs géométriques d’autrefois. Les fabricants proposent des collections comportant plus de 300 coloris différents, des teintes unies aux imitations bois ou pierre. Cette diversité permet d’intégrer le linoléum dans tous les styles architecturaux, du design scandinave au modernisme industriel. Nous apprécions particulièrement la possibilité de créer des motifs personnalisés par découpe et assemblage de différentes teintes.

Les aspects pratiques de la mise en œuvre

L’installation du linoléum requiert une préparation minutieuse du support. Nous insistons toujours sur l’importance d’un ragréage parfaitement lisse, sans aspérités ni irrégularités supérieures à 2 millimètres. Le matériau se pose soit en lés de 2 mètres de largeur, soit en dalles de 50 ou 60 centimètres de côté. Les dalles facilitent considérablement le travail dans les espaces complexes avec de nombreux angles ou obstacles.

Plusieurs formats s’offrent aux professionnels et aux bricoleurs avertis :

• Les rouleaux traditionnels de 2 mètres de large, idéaux pour les grandes surfaces sans découpe complexe
• Les dalles adhésives de 30 × 30 ou 50 × 50 centimètres, pratiques pour les petites pièces
• Les lames clipsables, récemment apparues sur le marché, qui simplifient la pose sans collage
• Les formats acoustiques avec sous-couche intégrée, particulièrement appréciés en rénovation d’appartements

L’entretien quotidien se limite à un balayage ou aspiration suivi d’une serpillière humide. Contrairement aux idées reçues, le linoléum ne nécessite pas de produits spécifiques coûteux. Un nettoyant neutre pH 7 suffit amplement pour préserver ses qualités. Nous recommandons une protection initiale par émulsion acrylique dans les zones à fort trafic, à renouveler tous les 6 à 12 mois selon l’usage.

Pour ceux qui recherchent une alternative moderne aux dalles vinyles classiques, les sols LVT combinent résistance et simplicité de pose. Ces produits reproduisent fidèlement l’aspect du bois ou de la pierre tout en offrant une résistance comparable au linoléum dans certaines gammes haut de gamme.

Faire le bon arbitrage pour votre projet

Nous conseillons d’analyser plusieurs paramètres avant de trancher définitivement. Le budget global doit intégrer non seulement le prix d’achat au mètre carré, mais également la durée de vie prévisionnelle et les coûts d’entretien. Sur une période de 20 ans, le linoléum s’avère souvent plus économique malgré un investissement initial supérieur de 40 à 60 % par rapport aux sols vinyles d’entrée de gamme.

L’engagement environnemental prend une importance croissante dans les projets de construction et de rénovation. Le linoléum affiche un bilan carbone favorable grâce à sa composition naturelle et sa recyclabilité en fin de vie. Les certifications Cradle to Cradle et Nature Plus attestent de ces qualités écologiques, ce qui séduit particulièrement les maîtres d’ouvrage soucieux de leurs impacts. Les bâtiments visant des labels comme HQE ou BREEAM intègrent systématiquement ce type de matériau dans leurs cahiers des charges.