Dans nos rénovations de salle de bains, nous rencontrons souvent des clients qui souhaitent installer un receveur de douche surélevé. Cette solution présente de nombreux avantages, notamment pour faciliter l’évacuation des eaux usées ou répondre à des contraintes d’accessibilité. Néanmoins, tous les modèles ne se prêtent pas à ce type d’installation. Au fil de nos nombreux chantiers, nous avons appris qu’il fallait être particulièrement vigilant sur ce point.
Quels receveurs peuvent être installés en surélévation ?
La première question qui se pose concerne la compatibilité du receveur avec une installation surélevée. Tous les receveurs de douche ne peuvent absolument pas être installés sur des pieds. Cette restriction varie principalement selon le matériau de fabrication et parfois selon la conception même du produit.
Déterminez instantanément le nombre de pieds nécessaires selon vos dimensions
Les receveurs en acier figurent parmi les plus polyvalents. Ils acceptent généralement les trois modes d’installation classiques : encastrés, posés au sol ou surélevés sur pieds. Leur rigidité naturelle leur confère une excellente résistance aux contraintes mécaniques, ce qui explique cette versatilité. Nous recommandons par contre d’utiliser les systèmes de piétement fournis ou préconisés par le fabricant pour garantir une installation optimale.
En revanche, pour les receveurs en céramique sanitaire ou en matériaux de synthèse (résine, composite, acrylique), la prudence est de mise. Certains modèles ne sont absolument pas conçus pour supporter les contraintes d’une installation surélevée. Un receveur inapproprié installé sur pieds risque de se fissurer ou de casser complètement, entraînant des dégâts considérables et des coûts de réparation élevés.
Avant tout achat, nous vous conseillons donc de vérifier systématiquement dans la documentation technique ou auprès du fabricant si le modèle choisi est compatible avec une installation surélevée. Cette précaution vous évitera bien des désagréments futurs.
L’importance cruciale du nombre et du positionnement des pieds
Lorsqu’un receveur peut être surélevé, le nombre et l’emplacement des pieds représentent des facteurs déterminants pour sa longévité. Un receveur installé avec un nombre insuffisant de supports va inévitablement subir des déformations. Dans le pire des cas, il peut même se briser sous le poids de l’utilisateur.
Les fabricants spécifient toujours le nombre minimal de pieds requis en fonction des dimensions et du matériau du receveur. Ces recommandations ne sont pas approximatives mais résultent de calculs précis de résistance des matériaux. À titre d’exemple, pour un grand receveur Kinestone de Kinedo en 180 x 80-90-100 cm, pas moins de 13 pieds sont nécessaires pour garantir une répartition optimale des charges.
| Dimension du receveur | Nombre de pieds recommandé | Espacement maximal |
|---|---|---|
| 80 x 80 cm | 4 à 6 | 40 cm |
| 90 x 90 cm | 6 à 9 | 35 cm |
| 120 x 80 cm | 8 à 12 | 30 cm |
| 180 x 90 cm | 12 à 15 | 25 cm |
Au-delà du nombre, l’emplacement précis des pieds joue un rôle crucial dans la stabilité globale du receveur. Certaines zones nécessitent un soutien renforcé, notamment :
- Les quatre coins du receveur
- La zone autour de la bonde d’évacuation
- Le centre du receveur, point de pression maximale
- Les zones périphériques, avec un espacement régulier
- Tout point indiqué spécifiquement par le fabricant
Nous utilisons systématiquement des pieds ou plots réglables en hauteur pour ces installations. Ces accessoires facilitent considérablement le calage et permettent d’ajuster précisément la planéité, particulièrement pour les receveurs extraplats qui présentent des défis supplémentaires.
Précautions essentielles pour une installation réussie
L’installation d’un receveur surélevé demande une attention particulière à plusieurs aspects techniques. Notre expérience nous a appris que la stabilité parfaite du receveur constitue un prérequis absolu. Un receveur qui « boite » même légèrement subira des contraintes inégales qui finiront par l’endommager.
Avant de commencer l’installation, nous préparons toujours soigneusement le sol pour nous assurer qu’il est parfaitement plan et capable de supporter la charge. Si vous envisagez de remplacer une baignoire par une douche, cette étape est particulièrement importante car l’emplacement prévu pour le receveur peut présenter des irrégularités.
Lors du montage, nous suivons scrupuleusement les instructions du fabricant. Les notices de montage fournissent des schémas précis pour le positionnement des pieds. Ces documents techniques ne sont pas de simples suggestions mais des directives à respecter impérativement. En cas de sinistre, les experts vérifient systématiquement si ces recommandations ont été suivies pour déterminer les responsabilités.
N’oubliez pas que l’habillage du pourtour du receveur surélevé nécessite également une attention particulière. Généralement réalisé avec le même carrelage que le sol de la salle de bains, cet habillage doit être à la fois esthétique et fonctionnel. Il doit permettre un accès facile en cas de problème avec la plomberie tout en offrant une finition soignée.
Pour ceux qui préfèrent éviter les complications liées aux receveurs surélevés, sachez qu’il existe d’autres alternatives comme réaliser une douche italienne sans receveur, une solution élégante qui élimine complètement ces contraintes techniques.
Les erreurs à éviter absolument
Au fil de nos nombreuses installations, nous avons identifié plusieurs erreurs fréquentes qui conduisent invariablement à des problèmes. La négligence des spécifications du fabricant représente sans conteste l’erreur la plus courante et la plus préjudiciable. Certains bricoleurs pensent pouvoir économiser en utilisant moins de pieds que recommandé, avec des conséquences désastreuses.
Une autre erreur concerne l’improvisation dans le choix des matériaux de support. Les pieds ou plots doivent être spécifiquement conçus pour cette application et présenter une résistance mécanique suffisante. Les solutions bricolées avec des matériaux inadaptés peuvent sembler fonctionner temporairement mais finiront par céder.
Nous observons également que le non-respect de la distance maximale entre les pieds conduit souvent à des déformations du receveur. Cette distance varie selon les dimensions et le matériau, mais ne dépasse généralement pas 30 à 40 cm. Au-delà, même avec le bon nombre de pieds, le receveur risque de fléchir entre les points d’appui.
Enfin, ne négligez jamais la vérification finale de stabilité. Un receveur correctement installé ne doit présenter aucun mouvement perceptible lorsqu’on appuie en différents points. Cette vérification simple peut révéler des problèmes d’installation avant qu’ils ne deviennent critiques.
