Le secteur du recyclage des métaux représente un enjeu économique majeur, mais nous devons comprendre que cette activité implique des obligations légales strictes. Étant professionnels du bâtiment, nous côtoyons régulièrement cette problématique lors de nos chantiers de rénovation ou de démolition. Les textes réglementaires encadrent minutieusement chaque aspect de cette activité, depuis l’identification des vendeurs jusqu’aux modalités de paiement autorisées.
L’article 1649 bis du Code général des impôts constitue le fondement légal de cette réglementation. Cette disposition impose aux ferrailleurs de déclarer leurs achats de métaux ferreux et non ferreux à l’administration fiscale. Le décret n° 85-1344 et l’arrêté du 16 décembre 1985 précisent les modalités pratiques d’application. Ces textes définissent notamment les informations obligatoires concernant les vendeurs et la nature des transactions effectuées.
Obligations déclaratives et formalités administratives
L’exercice légal de l’activité de ferrailleur nécessite plusieurs démarches administratives préalables. Depuis le 1er janvier 2023, nous devons effectuer notre déclaration d’activité auprès du guichet unique des entreprises. Cette simplification administrative facilite les démarches, même si aucun diplôme spécifique n’est exigé pour exercer cette profession.
Les obligations légales comprennent plusieurs étapes cruciales. Nous devons d’abord obtenir une autorisation préfectorale lorsque nos espaces de stockage dépassent 50 m² ou si nous manipulons des produits toxiques, ce qui nécessite une habilitation ICPE. Cette réglementation environnementale s’apparente aux précautions que nous prenons lors de la prévention des fissures dans le ciment, où la préparation et le respect des normes garantissent la qualité du résultat.
La souscription d’une assurance responsabilité civile professionnelle demeure obligatoire, tout comme l’inscription au registre du commerce et des sociétés. L’obtention d’un numéro SIRET constitue également une étape incontournable. Ces formalités administratives nous permettent d’exercer notre activité dans un cadre légal sécurisé.
Le registre de police représente l’un des aspects les plus contraignants de cette réglementation. Nous devons y consigner toutes nos transactions avec une précision minutieuse. Chaque achat doit être documenté avec l’identité complète du vendeur, la nature des métaux, leur poids, leur qualité et le prix d’achat pratiqué.
Restrictions financières et moyens de paiement autorisés
La loi n° 2011-900 du 29 juillet 2011 a révolutionné les pratiques commerciales dans le secteur de la ferraille. Cette législation interdit formellement tous les paiements en espèces, quel que soit le montant de la transaction. Cette mesure drastique vise à améliorer la traçabilité des opérations et à lutter efficacement contre les trafics illégaux.
Avant cette réforme, les professionnels pouvaient accepter des paiements en liquide sans limitation de montant. Cette pratique favorisait malheureusement les transactions non déclarées et compliquait le travail des autorités de contrôle. Aujourd’hui, nous devons exclusivement utiliser des moyens de paiement tracés : chèques barrés, virements bancaires ou cartes de paiement.
Cette contrainte financière s’avère finalement bénéfique pour notre profession. Elle nous protège contre les risques de recel et renforce la crédibilité de notre activité. Lors de nos projets de construction, nous appliquons des principes similaires de traçabilité, notamment quand nous calculons le nombre de sacs de ciment par palette pour optimiser nos commandes et notre comptabilité.
| Avant la loi de 2011 | Après la loi de 2011 |
|---|---|
| Paiements en espèces autorisés | Paiements en espèces strictement interdits |
| Aucun plafond pour les transactions | Obligation de paiement tracé uniquement |
| Traçabilité limitée | Transparence totale des opérations |
| Risques de trafics élevés | Lutte efficace contre les pratiques illégales |
Documentation obligatoire et traçabilité des transactions
Le registre de police constitue l’épine dorsale de la conformité réglementaire dans notre secteur. Ce document, également appelé “livre de police”, doit contenir des informations exhaustives sur chaque transaction. Nous devons y consigner quotidiennement tous nos achats de métaux avec une rigueur exemplaire.
Les informations obligatoires comprennent l’identité complète du vendeur, incluant nom, prénom et adresse de résidence. Nous devons également décrire précisément la nature des objets achetés, indiquer leur poids et leur qualité métallurgique. Le prix d’achat et la date de transaction complètent ces données essentielles. Cette méticulosité rappelle l’importance des documents techniques dans nos projets de construction, comme les plans de façades et toitures nécessaires aux permis de construire.
La conservation de ce registre pendant au moins cinq années constitue une obligation légale absolue. Les autorités compétentes peuvent l’exiger à tout moment lors de leurs contrôles. Cette traçabilité rigoureuse nous protège contre les accusations de recel et atteste notre professionnalisme aux yeux des institutions.
Nous devons également transmettre annuellement nos déclarations d’achats à l’administration fiscale avant le 31 janvier de l’année suivante. Cette démarche administrative garantit la transparence de notre activité et notre conformité aux obligations fiscales. Le respect de ces échéances évite les pénalités financières et préserve notre réputation professionnelle.
Sanctions pénales et recommandations pratiques

Les infractions à la réglementation sur la vente de ferraille exposent les professionnels à des sanctions particulièrement sévères. Les autorités manifestent une vigilance accrue sur ce secteur, compte tenu des risques de trafics et de recel. Nous devons prendre conscience de ces enjeux pour exercer notre activité en toute sérénité.
La non-déclaration des achats de métaux entraîne une amende fiscale pouvant atteindre 750 € par déclaration manquante ou inexacte. Les paiements en espèces constituent une contravention de 5ème classe, sanctionnée par une amende maximale de 1 500 €. L’absence ou la tenue incorrecte du registre de police expose à une amende de 3 750 € et à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois.
Les infractions les plus graves concernent le non-respect des normes environnementales ICPE, avec des amendes pouvant atteindre 75 000 € et deux ans d’emprisonnement. Le recel de métaux volés constitue un délit majeur, passible de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende. Ces sanctions confirment la sévérité du législateur envers les pratiques illégales.
Pour exercer notre activité en conformité, nous recommandons plusieurs bonnes pratiques. La tenue scrupuleuse du registre de police demeure prioritaire, tout comme le refus systématique des paiements en espèces. La formation régulière de notre personnel aux obligations légales s’avère indispensable. Nous devons également vérifier l’identité de nos fournisseurs et l’origine des métaux acquis. Dans nos projets de construction, nous appliquons la même rigueur en choisissant le bon professionnel selon nos besoins, qu’il s’agisse d’un architecte ou d’un dessinateur.














